18/ Instruction en famille : la circulaire n° 2011-238 du 26-12-2011 confirme l’obligation pour l’enfant de « prouver » ses acquisitions !


L’obligation scolaire et « l’emprise » de l’EN sur les enfants instruits en famille.

 

 Citation : « …le secret de la supériorité intellectuelle étant l’esprit critique, l’indépendance d’esprit, il en résulte des difficultés insurmontables pour toute forme d’autoritarisme, car l’autoritariste choisit en général des êtres dociles et malléables et, par conséquent, des médiocres. Il ne peut admettre que ceux qui ont le courage intellectuel de contester son pouvoir puissent être les meilleurs. » (in: Karl R. POPPER, « La Société ouverte et ses ennemis ». Tome 1: »L’ascendant de Platon ». Edition: Seuil, Paris, 1979. Page: 114).

La circulaire est sortie depuis le 19 janvier, mais pas un signe d’agitation, pas une onde qui ne trouble la paix de planète IEF, qui  se propage, pas même  une vague rumeur, pas un cri d’indignation : rien, nibe, que dalle ! Les associations de parents en IEF sont muettes commes des carpes, comme des carpettes devrait-on dire et à force de « négocier », elles sont devenues  expertes dans l’art de faire croire que l’IEF existe, qu’il est reconnu dans la loi, que des textes internationaux affirment le droit des parents à choisir l’instruction, alors même que les circulaires démentent ce droit! Au royaume des aveugles, les borgnes ne sont pas les rois.   

http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=58902

Pour bien saisir toute la perversité de cette circulaire, je vous invite à lire un site écrit par une  juriste (Geneviève Koubi) analysant l’orientation de celle-ci:

http://koubi.fr/spip.php?article611

Il ne fait pas l’ombre d’un doute que Geneviève Koubi interprête la circulaire d’une façon qui place  l’IEF sous la guidance scolaire, ou plutôt sous la gouvernance scolaire:

 « même au sein de la famille, le concept de l’enseignement reste lié à la norme scolaire ». Elle écrit encore : Depuis que le socle commun des connaissances et compétences a été édifié et intégré au Code de l’éducation, il forme l’assise principale de l’évaluation des modes d’instruction mis en œuvre dans des structures privées non liées aux institutions publiques ou, plus valablement, dans les familles qui ne se plient pas à la logique d’un enseignement réalisé à l’école ou au collège pour leurs enfants. Sur ce point, les dispositions de la circulaire acquièrent un caractère que l’on pourrait qualifier « impératif » : « Quel que soit le mode d’instruction choisi, il doit permettre à l’enfant d’acquérir, à l’issue de la période de l’instruction obligatoire, l’ensemble des connaissances et des compétences du socle commun. Si les familles font le choix d’instruire leur enfant dans la famille, il convient de s’assurer que l’instruction dispensée répond à cet objectif.  (…) On ne parlera pas tout de suite de la lutte contre les dérives sectaires. Pourtant, en signalant au Bulletin officiel de l’éducation nationale du 19 janvier 2012, sous un chapeau généraliste d’obligation scolaire, l’existence d’une circulaire n° 2011-238 du 26 décembre 2011 relative à l’instruction dans la famille, la question d’un barrage à édifier contre l’endoctrinement et l’enseignement des dogmes sectaires aux enfants pourrait être revenue à l’ordre du jour.  

 Nous y voilà : la circulaire sous son apparence « plus ouverte au dialogue » avec les familles est un instrument pour lutter contre les dérives sectaires…  et notre distinguée juriste n’y voit que du bien! Elle note quand même ceci:

« Mais, dans un contexte marqué par la fibre psycho-comportementaliste, activant le formatage des attitudes et le lissage de la pensée, dans cette circulaire d’une part, cette problématique n’est pas la seule concernée, d’autre part, elle semblerait ne l’être qu’incidemment… »

Que signifie cette allusion à la « fibre psycho-comportementaliste  qui active le lissage de la pensée et qui ne concerne qu’incidemment la circulaire ?  Référence au béhaviorisme qui marque l’orientation prise par l’EN ? … avec le constructivisme .

http://apprentissages.wikispaces.com/file/view/comportementalisme.pdf

Quelle est en effet l’orientation du texte ? C’est d’amener l’école dans la famille et dans la tête des enfants par le biais du décret fixant le socle commun des connaissances et des compétances  comme principe de tout enseignement en établissement ou dans la famille.  C’est de faire du contrôle l’instrument permettant d’imposer cette exigence.  G. Koubi nous l’affirme et je suis d’accord avec elle sur ce point.

Je reprends ma plume pour  faire entendre une voix libre dans un monde sous domination de la norme et de l’idéologie étatiste en matière d’éducation. Aujourd’hui l’Etat s’est emparé de l’éducation, la définissant comme une emprise totale sur l’enfant. Cette mission est déléguée  à l’EN et à ses écoles devenue  l’usine « du Crétin », dans une France qui marche au pas cadencé.  L’EN ne se contente pas de formater dans ses murs, elle exporte son idéologie dans les établissemnts hors contrat et dans les familles. Elle définit tout :  l’instruction sous sa forme scolaire  (il ne s’agit plus d’une formation intellectuelle), l’éducation citoyenne, l’apprentissage du « vivre ensemble »,  l’inculcation de « compétences » et l’épanouissement de la personnalité, tout est programmé et contrôlé par l’Etat pour que nos enfants passent par la machine à crétiniser !!  L’enfant scolarisé subit un formatage avec le consentement des veaux qui déposent leur enfant à la porte de l’école, sans se poser de question, mais les familles en IEF, qui refusent ce formatage, sont maintenant prises dans  le filet des contrôles et c’est par l’enfant que l’Etat veut imposer sa dictature . Geneviève Koubi prof de droit ne voit sans cette dérive totalitaire que le droit de l’enfant à l’instruction, car la docte professeur de droit feint de croire que l’école instruise. Elle précise que « le contrôle ne concerne pas la famille, mais l’enfant » (selon cette circulaire) et son discours fait l’éloge de ce changement d’objectif. La circulaire est devenue une loi, à  la place de la loi.  

Si j’ai commencé par tourner en dérision l’unschooling, c’est pour que l’on ne confonde pas les torchons avec les serviettes, les plaisantins,  avec des parents pour qui « instruire en famille » est une responsabilité qu’ils ne négligent pas. Maintenant, je voudrais mettre en évidence le projet de l’Etat de supprimer par étapes la  liberté de l’enseignement, car l’IEF disparaît ou apparait comme une simple tolérance sous tutelle de l’Etat,  dont l’ambition est  bien de formater les conduites en soumettant la population à une nouvelle morale ou un nouvel ordre moral.  L’enseignement privé est déjà  soumis aux normes et doctrines de l’Etat et seul l’enseignement hors contrat et l’IEF constituent des brèches dans la toile que l’Etat tisse autour de l’enfant, futur valet de cette dictature à façade démocratique . On a dit que la dictature c’est « ferme la »! et que la démocratie, c’est « va voter pour des politiciens bidons, pauvre con! »  Concernant la liberté de l’enseignement et la liberté de l’instruction, on peut résumer  le climat sous cette formule : « l’Etat pense pour toi, et tes gosses sont sa propriété ».   

Lorsqu’on examine de près la circulaire sortie le 19 janvier 2012 (dont l’adresse URL est inscrite ci-dessus), on constate qu’elle a pour but de renforcer les contraintes normatives qui pèsent sur l’enfant en IEF et si la pédagogie familiale est en principe mieux admise dans ce nouveau texte, réaffirmée comme résultant de la liberté des parents, de leur choix, cette liberté est tellement encadrée par des objectifs (« le socle commun des compétences et des connaissances » et son idéologie), qu’elle est  parfaitement illusoire. Ce qui va donner du poids à cette contrainte normative, c’est un  suivi pas à pas des progressions pour lesquelles les parents opteront. Il est vrai que le décret définissant les sept compétences à atteindre en fin de scolarité, fixait les objectifs « par principe », mais son application restait incertaine, ce qui permettait aux parents d’élaguer le superflu et l’insupportable, pour ne retenir que le nécessaire. Mais maintenant, on va vers un parcours placé sous haute surveillance qui, tout en affirmant le principe de liberté, impose les objectifs de façon radicale, contraignant les parents à procéder au formatage de l’enfant. L’idéologie économiste  que véhiculent les « compétences », représente l’aspect le plus normatif et le plus chargé idéologiquement de la propagande scolaire et de la guidance éducative  de l’enfant ;  son incidence sur sa personnalité ne saurait être banalisée. La seule pédagogie que devront désormais suivre les parents et qui bénéficiera d’une tolérance, sera celle qui collera docilement aux programmes  scolaire et au rythme d’apprentissage scolaire. En un mot on va passer de l’instruction en famille à « l’école à la maison », ou à la merde scolaire obligatoire !

Cette seconde circulaire a fait un grand pas en avant dans le sens de l’obligation de résultat et dans le sens de la vérification des acquisitions, stipulant de faire passer à l’enfant des épreuves, des « exercices » (et non des évaluations nationales) pour vérifier ce que les documents fournis par les parents ne montrent pas de façon probante. On connaît la mentalité des contrôleurs qui par principe refusent les documents pédagogiques présentés par les parents, comme si on leur imposait de bouffer de la merde. Comme Saint Thomas, ils prétendent ne pouvoir se rendre compte du travail fourni par les parents qu’en imposant à l’enfant des tests ou des exercices qui sont une façon grossièrement déguisée de confirmer leur idéologie de l’évaluation quantitative, importée des usines et des entreprises de production.  C’est vraiment un déni du droit à l’IEF.  C’est une façon de dire à ces familles : « l’Etat piétine vos convictions, votre enfant subira comme les autres l’évaluation scolaire jusque dans votre domicile, votre enfant appartient à l’Etat !  » : c’est ramener la notion d’instruction à son sens le plus pitoyablement scolaire et précisément, les parents qui sont de bonne foi, veulent que le sens du mot  « instruire » s’écarte totalement de cet ersatz d’instruction que subissent les enfants scolarisés.  C’est plus qu’un outrage, c’est une violence symbolique.  Ce n’est pas nous qui dénonçons la dérive des méthodes et des programmes scolaires, ce sont les enseignants eux-mêmes : je renvoie l’EN au documentaire produit récemment sur France 5 : « L’école à bout de souffle. »

Certes, il y a des situations où les parents eux-mêmes refusent de fournir des documents écrits, attitude irresponsable et condamnable. Dans ce cas, point n’est besoin de faire faire des exercices à l’enfant, car le défaut de présentation des travaux écrits devrait (si l’EN était honnête), être considéré comme une entrave au contrôle et suffire à déclencher la procédure de rescolarisation ! Point barre.

Il faut admettre que c’est le bordel dans l’instruction en famille et qu’il fallait  trouver une solution pour respecter la liberté des parents de donner aux enfants une instruction à domicile,  sans placer l’IEF sous la tutelle de l’EN et de ses normes. Il fallait aussi mettre un terme à la propagation de l’unscooling en France qui malgré  la loi de 1998, semblait pouvoir s’afficher au grand jour, avec un discours totalement en contradiction avec la loi. Je me réjouis donc qu’une circulaire annonce enfin que l’EN pose les limites, mais  je ne suis pas persuadé que l’unschooling soit visé,  je pense que c’est tout l’IEF qui est mis dans le même sac.  Mais si bordel il y a dans l’IEF, c’est parce que l’EN favorise la confusion entre instruire et épanouir l’enfant, et les sectes, à l’affût de toute défaillance de la loi, se sont emparées de cet argument éducatif inscrit dans l’article 1er de la loi de 1998,  plaçant l’épanouissement de l’enfant au dessus des obligations d’enseignement, réduites parfois à zéro, comme le recommande cette loi stupide qui affirme non seulement la primauté de l’école, mais aussi celle de l’éducation et de l’épanouissement de la personnalité de l’enfant. Quand l’EN se prend pour une institution thérapeutique, quand elle veut rendre les enfants autonomes et radieux, elle sort de son rôle ! C’est donc également parce que le bordel est autant en IEF qu’à l’école et au collège, que certains parents ont utilisé l’IEF  comme couverture pour donner libre cours à leur négation de l’instruction, au même titre que les pédagogistes!

 Aussi, ne vois-je qu’une seule solution : c’est de remettre l’école dans son rôle d’instruction et de rétablir la responsabilité prioritaire des parents en matière d’éducation, ceci évitera l’inversion des rôles !

La nouvelle circulaire fait suite à une période au cours de laquelle les contrôleurs ont tenté d’imposer les évaluations nationales aux enfants en IEF, suscitant un   vif mécontentement, car très souvent, les inspecteurs ont méprisé les travaux  écrits des enfants produits au cours de l’année et présentés par les parents comme preuve de l’enseignement fourni: la caste des pontifes de la pédagogie dédaignait la pédagogie parentale, qui admettons-le peut aller du meilleur au pire.  Mesurer par des tests l’enseignement fourni, c’était certes une façon de contrer les ruses grossières de certains parents complètement déjantés qui allaient jusqu’à prétendre que les apprentissages informels (comprenne qui pourra)  ne laissent pas de traces écrites.  Il y a aussi des parents qui ne disposent pas d’un niveau culturel suffisant pour instruire leur enfant car instruire suppose que l’instructeur dispose lui-même d’un bagage !

En réalité, l’EN a exploité  le  refus de  certains parents de présenter des traces écrites produites par l’enfant et c’est ce grief (qui concerne des familles « unschooling »)  qui l’autorise aujourd’hui à imposer à tous les parents en IEF de se soumettre aux procédures de contrôle de l’instruction par le biais de l’enfant et les oblige à accepter  l’évaluation de ses connaissances au cours d’exercices (comme le recommande la circulaire) sous peine de signalement au procureur de la République. Pendant 10 ans  l’EN avec une complaisance calculée, stratégique, a laissé des familles  tricher  avec les apprentissages, prétendre que l’instruction est un processus naturel qui ne demande pas un enseignement, que la curiosité de l’enfant est la seule pédagogie acceptable, que tout le reste n’est que contrainte, violence et agressivité de la part des parents et des enseignants. En un mot, ces parents sont des illuminés, des idéalistes, ou des manipulateurs, et tous sont sur la pente sectaire, car au-delà d’un certain seuil de toxicité, l’idéologie aliène l’enfant et lui ferme l’accès à l’instruction.  Ces parents se sont emparé de la doctrine qui prévalait à l’EN où la chienlit pédagogiste sabotait l’institution scolaire : ils ont poussé  jusqu’au bout l’absurdité de  idéologie  selon laquelle « l’enfant construit lui-même son savoir » allant jusqu’à dire qu’enseigner est dangereux pour l’enfant. Ils ont ainsi donné des leçons aux donneurs de leçons de l’EN !  Pendant que dans l’école les héritiers de 1968 supprimaient l’enseignement magistral et plaçaient l’enfant au centre d’un vide pédagogique, en famille, les sectaires  supprimaient purement et simplement l’enseignement en tant que violence psychologique exercée sur un être vulnérable, mais pour se justifier concernant leur devoir d’instruction, ils se sont accrochés à la notion « d’apprentissage informel », qu’on peut traduire par « il joue avec sa console » et il manipule des jeux éducatifs … la pensée magique en quelque sorte.  Il arrive même que certains enfants parviennent à apprendre à lire avant 9 ans avec ce genre de méthode !! Ainsi à l’école comme en famille,  on abolissait le Savoir comme on avait aboli de pouvoir d’ancien régime.

Le plus marrant c’est de retrouver face à face  les deux sectes : celle des pédagogistes et celle des unschoolingues, tous aussi dangereux les uns que les autres !  Curieusement, l’EN n’a jamais dénoncé l’unschooling, elle feint même d’ignorer que cela existe, comme elle ignore l’existence du pédagogisme dans ses murs.  L’EN poursuit la grande œuvre de  sabotage de l’enseignement public en évitant de montrer la nature du changement, car il faut que les veaux continuent à croire qu’elle  assure la mission du service public avec sérieux !

Certes la circulaire ne prévoit pas que tous les enfants soient soumis à des épreuves écrites, mais connaissant l’idéologie des contrôleurs, il faut s’attendre au pire. J’ai eu pour ma part à subir des intégristes de l’enseignement public et je sais de quoi je parle: ce sont des gens qui, s’ils ne parviennent pas à prendre en défaut les parents sur le terrain des enseignements, vont alors sortir « l’arme fatale » : l’accusation « d’emprise » sur l’enfant, emprise qui,  si elle n’a pas d’ancrage dans la réalité (pas d’appartenance ni de conviction  religieuse), est présentée comme un manque d’autonomie.  Pour eux le fait que l’enfant soit en accord avec les parents concernant le choix de l’instruction en famille,  constitue la preuve qu’il ne peut pas décider pour lui-même.  A 10 ans , un enfant doit se démarquer de ses parents en allant à l’école !  Lors d’un de nos contrôles, j’ai personnellement entendu une de ces intégristes (pédagogiste à fond la caisse) soutenir que notre enfant, en refusant la fréquentation du collège et les copines qu’elle ne manquerait pas de s’y faire,  témoignait d’une absence d’autonomie, répétant le discours parental, car selon cette inspectrice de l’enseignement primaire, faire preuve d’autonomie, c’est choisir d’aller à l’école pour se faire évaluer, éduquer, endoctriner et racketer par ses camarades. Raisonnement qui, par contre,  fait la preuve qu’on peut être IDEN, pédagogiste, sectaire et franchir le mur du çon ! L’IDEN a donc rédigé un rapport fiéleux, me décrivant comme un père « qui a la main sur l’enfant », un perfectionniste imposant à l’enfant des exigences intellectuelles et lui interdisant la voie de la liberté. On ne fait pas pire chez les Témoins de J. Quand les parents obtiennent des résultats que l’école envie, quand les mots « formation intellectuelle », rayés des objectifs de l’école, prennent sens  dans l’enseignement en famille, il y a de quoi contrarier une inspectrice et en faire une délatrice.

La vraie motivation de l’EN concernant la réforme du contrôle de l’IEF qui privilégie l’évaluation de l’enfant par des « exercices », c’est de mettre les parents en défaut par rapport aux performances et aptitudes de l’enfant,  car il y a  en IEF des enfants qui peinent dans les apprentissages et leurs parents optent pour  l’IEF afin d’adapter l’enseignement et permettre à leur enfant de faire une scolarité épanouissante  sans tomber dans la catégorie des enfants en échec scolaire. Il ne faudrait pas assimiler l’IEF à l’unschooling : bien des familles ont conscience de leurs obligations, tout en cherchant un autre modèle d’enseignement que le modèle scolaire : ils cherchent à concilier  la notion d’épanouissement de l’enfant avec la nécessité de l’instruction.   D’autres optent pour l’IEF simplement pour fuir l’école, éviter à leurs enfants de subir  la compétitivité, l’esprit de performance  et le formatage,  conscients que  l’école est prête à tout pour imposer ses objectifs  de rendement et d’endoctrinement.  Le souci des parents en IEF n’est pas de faire du productivisme. Il en est cependant qui seront satisfaits de cette nouvelle procédure de contrôle, car pour eux l’IEF doit être une école de la réussite et quand l’école ne la garantit plus, ils assurent l’enseignement à domicile .  Que ceux-là acceptent les « exercices »  reste leur choix, et je pense que leurs enfants y seront préparés, mais pour les autres,  les exercices sont un retour en force de l’idéologie normative et productiviste, c’est une totale contradiction avec  un mode d’enseignement en famille qui privilégie une tête bien faite sur une tête bien pleine .  Nos enfants s’instruisent et mais restent libre de faire usage de leurs connaissances. Ils ne sont pas programmés pour les restituer au coup de sifflet  et en temps chronométré.

Les parents ne sont pas les seuls à faire un état des lieux de l’école qui accuse l’incompétence de l’EN   : je cite le rapport du HAUT CONSEIL DE L’EDUCATION, dans son bilan de 2010:

« Les résultats du collège français ne plaident pas en sa faveur : les enquêtes nationales et internationales montrent une stagnation, voire une dégradation, du niveau des élèves dans notre pays. Ainsi, un élève sur cinq – soit chaque année environ 150 000 élèves – sort du collège en ayant de graves lacunes en français et en mathématiques1. Ces résultats sont préoccupants car, malgré les efforts et la bonne volonté du corps enseignant, le collège se révèle incapable de réduire la grande difficulté scolaire, de mettre en place un soutien et un rattrapage efficaces, de prendre en compte les différences de rythme d’apprentissage des élèves, de compenser les disparités sociales.

« La loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’École du 23 avril 2005 fixe comme objectif d’amener la totalité des élèves à la maîtrise du « socle commun de connaissances et de compétences » à la fin de la scolarité obligatoire. Sans préjudice pour les élèves qui ont les capacités d’aller au-delà des exigences du socle commun, l’école primaire d’abord, le collège ensuite ont pour mission de transmettre une culture commune à tous les enfants de notre pays afin de permettre à ces derniers de réussir leur scolarité, leur vie personnelle et professionnelle ainsi que d’exercer pleinement leur citoyenneté dans le respect des valeurs et des lois de notre République. Or nous en sommes encore loin. (…)

« L’échec scolaire affecte lourdement le collège. Il transparaît d’abord dans le taux de redoublement, particulièrement élevé en France : 28 % des élèves ont redoublé au collège et 38 % des élèves de troisième ont au moins un an de retard, ce qui place notre pays en tête de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en matière de redoublement. Cet échec se lit aussi dans les mauvais résultats obtenus en 2008 aux évaluations nationales destinées à mesurer les acquis des élèves en mathématiques en fin de collège : 15 % d’entre eux connaissent des difficultés sévères ou très sévères, 25 % des acquis fragiles.

« La médiocrité de ces performances est confirmée par les comparaisons internationales qui ressortent de l’enquête PISA 2006. Les résultats obtenus par les élèves français âgés de 15 ans sont décevants à un double titre : ils sont non seulement globalement inférieurs à la moyenne de ceux des pays de l’OCDE, mais également en baisse par rapport à la précédente observation conduite en 2003. Sur trente pays, la France occupe désormais le 17ème rang en compréhension de l’écrit et en culture mathématique, le 19ème rang en culture scientifique.

« En outre, pour les deux niveaux les plus bas, les effectifs sont systématiquement plus importants en France que dans la moyenne des pays de l’OCDE : en compréhension de l’écrit, quasiment 22 % d’élèves ne dépassent pas le niveau 1, parmi lesquels 8,5 % sont au-dessous de ce niveau ; ces pourcentages sont respectivement d’un peu plus de 22 % et de 8 % en culture mathématique, et d’un peu plus de 21 % et de 6,5 % en culture scientifique. Notre collège se révèle donc incapable de réduire la grande difficulté scolaire.

Devant un tel bilan on se demande comment les IDEN, VRP de l’enseignement public, peuvent venir dans les familles avec l’arrogance dont ils font preuve. Il ne faut pas se leurrer :  ils ne s’embarrassent d’aucun scrupule pour exercer leur  mission de recruteur d’enfants pour le compte d’un système qui masque ses dysfonctionnements, ses méthodes  et ses objectifs. Mais sont-ils volontaires ou contraints par les inspecteurs d’académie à cette déplorable besogne dans le but d’éradiquer l’IEF ?   Les recruteurs viennent donc « cueillir » les enfants à domicile pour  les remettre à l’école, à ses rased, à ses dispositifs de soutien individualisé, à ses psy scolaires, à ses commissions d’orientation, à ses béquilles ( les CMPP et les orthophonistes) , plutôt que de les laisser vivre et s’instruire en famille sans porter d’étiquette, et sans subir l’acharnement de fonctionnaires qui ont le nez sur les quotas de performances de l’industrie scolaire.

Les enfants en IEF, faut-il le rappeler, bénéficient d’un soutien individualisé permanent qui n’est pas à la charge de l’Etat, qui fait épargner à la République le coût annuel d’une scolarité (au minimum 7000 euros par enfant) : bien sûr ce sont des postes  d’enseignants qui s’évaporent alors que  Corporation travaille « prioritairement » pour multiplier les postes, créer des emplois dans l’enseignement, multiplier les structures d’aides spécialisées que génèrent sa pédagogie de négation de l’enseignement (le pédagogisme).  La disparition des fameux Rased, inspirés par la l’idéologie psychanalytique, ne peut que nous réjouir: ils intervenaient sans l’accord des parents sur les enfants « signalés » dans les classes,  leur faisant subir des méthodes fumeuses et travaillaient en parallèle des CMPP: ils contribuaient à traquer les résistances de l’enfant face au système, ils s’immisçaient dans son intimité pour  faire tomber ses résistances.

Si l’EN devait fournir des statistiques sur la proportion de familles  en IEF qui sont en faute par rapport à leur devoir d’instruction,  on pourrait alors apprécier la vraie motivation  de cette circulaire 2o12, mais l’EN se garde bien de fournir des résultats sur les contrôles : l’opacité sert ses desseins, car le but n’est pas de remédier à  un enseignement défaillant, mais de mettre tous les enfants à l’école pour leur faire subir l’endoctrinement citoyen et l’idéologie que l’école de la République  inculque.  Adam Smith, l’Etat français travaille pour toi !

Au-delà de cette ambition éminemment politique, l’EN a  fait sienne l’idéologie d’entreprise et ses méthodes.  Ce qui vaut pour la fabrication d’un mixer vaut désormais pour la fabrication d’un citoyen : tout est chiffrable, tout entre dans une logique de productivité. Pour un inspecteur un enfant, fut-il en IEF,  reste un chiffre sur une grille d’évaluation nationale, mais c’est aussi un sac à remplir : le socle commun doit être acquis. La notion d’instruction se réduit à cela : ingurgiter des connaissances et inculquer des compétences. Le développement de l’intelligence n’est plus au  programme, la liberté de penser non plus, l’esprit critique encore moins !

Cette vérification abusive des connaissances acquises par l’enfant, fait l’objet de recommandations très attentives dans la circulaire, ce qui veut dire que le projet d’instruction en famille sera entièrement soumis au programme d’Etat inscrit dans le décret.  Tandis qu’à l’école, l’enfant peut passer à côté de l’objectif (le socle commun) et sortir inculte, immature et aussi crétin qu’on peut l’être en marinant dans des classes avec des jeunes qui cultivent la contre-culture « wesh-wesh », en famille, c’est la tolérance zéro qui sera appliquée. Cela implique que l’enfant devienne la cible des contrôles,  au lieu des parents qui, dans la loi de 1998, sont les destinataires du contrôle : l’EN persiste et signe son détournement de la loi.

Rappelons qu’une circulaire, document destiné à l’administration, n’est pas opposable aux parents et que son interprétation de la loi ne doit pas modifier celle-ci.  Or dans le cas de cette circulaire, il semble que l’Etat en ait fait un véritable texte de loi qui remplace la loi de 1998, texte symbolique dont on n’évoque que l’article 1er, preuve s’il en fallait que la dictature administrative française se porte bien !  Cette circulaire pose problème dans la mesure où elle va élargir la « vérification » de l’instruction fournie par les parents à l’enfant, en y ajoutant la vérification de l’instruction « acquise » par celui-ci , procédure totalement différente et qui n’apparaît pas dans la loi de 1998: la stratégie de l’administration est de contourner la loi en déclarant qu’on ne peut vérifier qu’en procédant à des contrôles sur l’enfant, c’est son leitmotiv. L’administration vise la justice en produisant ce texte, car elle entend clairement  se poser en décideur concernant les modalités du contrôle.  Accepter cette interprétation de la loi, c’est amener le loup dans la bergerie, c’est donner à l’EN un pouvoir d’inquisition sur le terrain des aptitudes de l’enfant à apprendre, domaine pour  lequel l’administration n’est pas tutrice de l’enfant. La loi de 1998 épargnait l’enfant, elle le plaçait en dehors de l’affrontement entre les parents et l’administration, car dans son principe elle devait prioritairement assurer sa protection contre des parents « sectaires». En réalité elle devait prioritairement séparer l’enfant et la famille et imposer la scolarisation comme processus de formation éducative et citoyenne pour tous, en remplacement du service militaire. Ne pas scolariser un enfant, c’est aujourd’hui un acte incivique et une entrave à l’embrigadement du futur citoyen.   La circulaire de 1999 avait déjà fait de l’enfant la cible d’interrogatoires dont l’objectif officiel était de le protéger contre toute « emprise parentale », car l’enfant est prioritairement la chose de l’Etat et les parents ne sont, comme on l’a dit, que des agents  révocables.  Aujourd’hui non seulement l’enfant est  toujours exposé à la Stasi  scolaire, mais il est également exposé de façon officielle (c’était déjà dans les mœurs  des inquisiteurs) à exposer son cerveau au contrôle des forcenés de l’évaluation.  L’enfant ne peut plus échapper sur le territoire national à l’emprise de l’Etat et de ses inquisiteurs.

Cette circulaire va également  servir à opposer aux parents des procédures de sanction en cas « d’entrave au déroulement du contrôle ». On voit nettement se dessiner l’intention des enfoirés qui ont conçu cette circulaire : tout parent qui s’opposerait à la passation « d’exercices » par l’enfant, serait accusé d’entrave au contrôle avec des conséquences graves.  Ce n’est plus l’enseignement fourni (le travail fait) qui est évalué, c’est clairement son efficacité et l’aptitude de l’enfant, aptitude qui rappelons-le est une variable (si j’ose dire) que les parents ne prétendent pas contrôler. La meilleure des pédagogies ne doit pas faire de l’enfant un robot, bien au contraire ! Apprendre est un acte libre et non une obligation dont les parents devraient être les garants envers l’Etat.  Les parents ont la responsabilité de donner à l’enfant les moyens de s’instruire, de l’y inciter, de lui monter la voie de l’instruction, pour autant que le programme scolaire relève encore de l’instruction ! Ils garantissent la liberté des enfants face à une société qui les convoite pour en faire des produits formatés.  Ils n’offrent pas leur enfant à Moloch et à son appétit insatiable en vue d’assurer des générations de dévots à l’économisme.  Les contrôles de l’IEF et leurs présupposés dogmatiques vont servir à vérifier que les parents soumettent l’enfant aux contenus éducatifs inculqués par l’école actuelle : le « vivre ensemble », qui oblige l’enfant à se soumettre à la loi du groupe (classe) et à ses normes, l’absence d’esprit critique, la soumission à l’autorité, la soumission à la productivité, l’idéologie de l’autoévaluation, l’obligation  d’intégrer des comportements qui transforment l’individu en pion sur le terrain de l’économie mondiale. Sans idéaliser les parents qui sont loin d’être uniformes dans leurs choix éducatifs et solidaires face au pouvoir de l’administration, je me fais le porte-parole de ceux qui ont cette conviction.

Bien entendu en famille, les enfants ne seront plus en droit de prendre du retard au regard des standards scolaires, ni de présenter des difficultés  d’apprentissage :  tout devra désormais tourner sans grain de sable, selon un itinéraire pédagogique qui sera certes  programmé par les parents et laissé à leur  choix, mais qui sera mis en cause au premier signe de sous-productivité…   Ne tombons pas dans le piège : pour l’EN tous les chemins pédagogiques mènent non pas à Rome, mais à l’EN :  à 16 ans,  le jeune devra avoir acquis tout ce que décrète le décret (le socle commun des connaissances et compétences)  !!! L’itinéraire choisi librement se heurtera à l’obstacle des programmes dont la lourdeur que dénoncent les enseignants eux-mêmes comme facteur d’échec, et comme processus de crétinisation, ne pourra que donner lieu à « du gavage ».  L’itinéraire pédagogique devra être sans faille, sans retard. Tout retard exposerait les parents à des injonctions de réussite.  Comment des parents qui n’ont jamais été reconnus dans leur compétence à instruire leurs enfants, considérés comme des usurpateurs, des imposteurs,  pourront-ils être en mesure de justifier de leurs choix face à une administration méprisante, dogmatique et totalitaire ?

Comme si l’EN dont l’incompétence actuelle n’est plus à démontrer, pouvait se hausser à la dignité d’expert en pédagogie, elle qui produit des générations de jeunes sous-cultivés ! Faut-il encore rappeler les enquêtes et les rapports qui tous accusent l’EN  d’être tombée dans l’idéologie et d’avoir tourné le dos à l’instruction,  de faire de l’éducation au lieu d’enseigner,  d’offrir aux enfants des parcours scolaires dévalués et de les stigmatiser par « l’échec scolaire », une invention de l’EN pour justifier son incompétence!  Désormais plus de bricolage en famille, plus de méthodes et de chemins hasardeux pour arriver à faire acquérir le programme aux enfants : Dieu et l’EN ne le veulent pas, comme dirait Bénureau ! Il faudra de la rigueur et de la productivité : des résultats que les voyeurs patentés de l’EN vont examiner à la loupe, car quand ils s’agit de foutre son nez dans la cuisine familiale, ils ont un sens aigu de la responsabilité et rien ne leur échappe.  A l’école,  oui, on peut se permettre de cultiver l’inculture, de bricoler pendant des années (l’enfant n’y construit–il pas lui-même son savoir… s’il échoue , n’est-il pas responsable?) et même d’entrer en 6ème sans savoir lire et écrire, mais l’EN n’a jamais rien à se reprocher concernant ses ratées, car elle dispose d’appareils auxquels elle soustraite le suivi des enfants « en difficulté », donc le problème ne la concerne plus. Les sous-traitants ne la mettent d’ailleurs jamais en cause, c’est un contrat tacite : « je te fournis en échecs scolaires  et tu soignes l’enfant et les parents pour névrose familiale » : c’est un contrat immoral que Sophie Coignard n’aura certainement pas manqué de constater.  L’EN  peut, à défaut d’exercer ses talents dans la pédagogie à l’école, se promouvoir au rôle d’expert en contrôles, faire des rapports à charge contre les parents, trouver des exercices bien scolaires qui mettront les enfants en « échec » et placeront les parents au mur.  Loin de moi l’idée que tous les parents en IEF soient crédibles (il me suffit de rappeler que je milite contre la présence des parents partisans de « l’unschooling » au sein de l’IEF), mais il semble que pour l’EN, nul parent n’est apte à enseigner  et que l’enseignement en famille est par principe un détournement de la voie « naturelle » qui exige la scolarisation et la socialisation dans les ghettos scolaires des banlieues notamment : les déserteurs sont donc indéniablement « des coupables ». Cette voie naturelle et prioritaire a été affirmée dans la loi de 1998 et quiconque se demande si la loi n’est pas fabriquée par l’EN et par ses dévots est passible du goulag.

A dater de l’application de ce texte, l’enfant  devra ingurgiter la soupe que les super pédago (les inspecteurs généraux) responsables  de la formation du petit français  moyen, futur salarié et citoyen formaté selon les normes de l’Europe ultralibérale, ont conçu pour son épanouissement. D’une part son comportement sera standardisé (tous pareils et tous gavés de l’idéologie économiste)  et d’autre part sa progression sera évaluée, non pas avec les instruments de l’évaluation scolaire nationale, mais selon  des évaluations faites à la carte, construites  par les inspecteurs locaux, après lecture des documents transmis par les parents à la Stasi scolaire. Il faut donc noter que la circulaire impose aux inspecteurs  de regarder ces documents.  Comment vont-ils pouvoir lire ce qui leur répugne ?  Ils vont d’une part préparer des inspections sur le modèle de ce qu’ils pratiquent dans les écoles, plaçant les parents en position de subordination et d’autre part, le temps d’étude des documents hors de la présence des parents sera  destiné à construire des exercices visant l’évaluation de l’enfant. Voilà qui promet des affrontements chauds! Mais avec ces exercices, il se sera plus possible de résister, car toute intervention dans le cours des contrôles sera considérée comme une entrave à son déroulement.  Les parents seront donc pris dans le filet et l’enfant avec. C’est donc en amont que les contestations devront se faire : demander à voir les exercices préalablement  parait cependant difficile : il reste quelques solutions, dont celle-ci : prévoir la présence de témoins discrets et exiger une copie des travaux imposés à l’enfant. En dernier recours, il resterait le refus de l’enfant de faire les exercices, car rappelons-le il n’existe pas de loi qui oblige un enfant à se soumettre à l’autorité d’un adulte quel qu’il soit. On voit d’avance quel serait la riposte de l’EN: les parents seront accusés « d’emprise sur l’enfant (psychologique ou sectaire) », car un enfant qui refuse l’autorité d’un inquisiteur est un enfant qui « n’a pas son libre arbitre », c’est évident. Il y a encore des solutions, que je garde en réserve. Ne rêvons pas : le dialogue constructif entre l’EN et les parents en IEF  reste une vue de l’esprit (pour ma part je n’ai rencontré qu’un seul inspecteur du  primaire qui ne montrait aucun signe d’hostilité  et qui semblait même curieux). Le climat des contrôles avec  des inspecteurs du secondaire est cependant très différent, sans doute est-ce dû à la différence de niveau entre ces deux strates de la « noblesse de classe » .

C’est par les contrôles que la circulaire 2012 donne à l’EN et aux apparatchiks (du primaire) la possibilité de faire marcher les parents sur la ligne droite qui va de l’acquisition des connaissances à celle des compétences imposées: en un mot l’enfant va être nourri de l’idéologie scolaire, le gavage des cerveaux à la maison va devenir le boulot des parents qui avaient précisément choisi l’IEF pour sortir l’enfant de l’usine du Crétin, selon l’expression de Pierre BRIGHELLI.

Ce ne sont pas nécessairement ceux qui occupent des fonctions au sein des appareils associatifs de l’IEF qu’on trouve  sur « le front »,  face aux inquisiteurs et tous les enfoirés qui ont flatté l’administration scolaire  et préconisé la négociation (espérant gagner une forme de reconnaissance, de légitimité et être enfin libérés de l’accusation de  « parents sectaires »), vont désormais marcher au pas cadencé et mettre leurs enfants à nu devant l’inquisition scolaire. Car c’est bien une mise à nu de l’enfant et des parents qui s’annonce : non seulement il faudra régulièrement faire son « acting out » en avouant les raisons nécessairement odieuses (sauf raison de santé)  pour lesquelles ces parents dissidents  soustraient l’enfant à l’école, à la vie « normale » et insipide en établissement scolaire, et surtout à la crétinisation obligatoire.  Il faudra tout justifier : les raisons, le rythme choisi, les méthodes, les détours, les retards,  les échecs rencontrés, les particularismes de l’enfant  qui ont été pris en compte et ses nausées devant la soupe scolaire.  Dès lors que la norme revient en force, les ratées réapparaissent, les douleurs de l’enfant aussi.  Les troubles de l’attention, les dysorthographies, les dyscalculies,  toutes ces « maladies » qui fleurissaient dans les écoles publiques et qui conduisaient des cohortes d’élèves vers les CMPP  vont donc apparaître en famille, sous l’emprise de la secte des donneurs de leçons !  La santé mentale de l’enfant gavé et sous pression va présenter désormais  les mêmes symptômes en famille qu’à l’école: inappétences, ratées, dégout, échec, somatisations, tout ce qui sert à remplir la gamelle des psy et des orthophonistes – et j’en sais quelque chose car je dois avouer que j’ai travaillé  plus de 25 ans pour le compte de l’EN dans le secteur de la réparation des soit disant « échecs scolaires ». Tiens voilà une raison à fournir  à l’inquisition scolaire !

Si retard ou échec il y a dans certains apprentissages , les parents devront se justifier, car il va de soi que si l’enfant ne réussit pas, c’est parce que l’enseignement en famille est inadapté. Tandis que le grand inquisiteur prendra note, rédigeant son rapport qui sera ensuite porté à la connaissance du juge suprême départemental ( l’I.A)  en vue de faire un portrait des parents et de l’enfant,  les observations et jugements seront ensuite engrangés dans le fichier scolaire, de telle sorte qu’avant d’entrer dans la vie adulte, l’Etat disposera de toutes les informations sur la dangerosité et la conduite du jeune adulte : la belle vie quoi ! La dictature scolaire est tellement entrée dans les normes que personne ne se pose plus de question concernant les limites de la vie privée de l’enfant : « de quel droit l’Etat-flic et ses chiens de garde peuvent-ils s’approprier l’enfant, ses faiblesses, ses désirs et ses aptitudes ? Une question qui ne peut émouvoir que quelques marginaux égarés dans un monde de productivisme et de transparence,  des naïfs  qui lisent encore Catherine Baker.  J’en fus.

Si l’enfant en IEF n’est pas dans la norme,  il faudra justifier cette anomalie, mais cela ne suffira pas, car les parents recevront une injonction de l’IA, leur ordonnant de remédier au retard et aux « insuffisances » . Suivra un 2ème contrôle,  au cours duquel ils devront prouver  que tout est revenu dans l’ordre ! Autrement dit, si à l’école le désordre conduit chez le psy, à la maison, le désordre conduira d’abord à l’école (scolarisation obligatoire sous peine de sanctions pénales)  et ensuite chez le psy !  Nul ne pourra donc échapper à la machine  à crétiniser et à normaliser.   C’est tout un programme qui s’annonce et je ne saurais conseiller aux parents avertis de leur triste avenir,  de prendre un billet pour le Canada .

La France est paraît-il un état de droit, mais pour les parents en IEF, le droit n’existe pas:  ils sont privés du droit de réponse et de la présence d’un avocat. Ils sont exposés à des procédures d’exception qui ne passent pas par la justice , l’administration scolaire : (l’Inspection académique) comme dans toute dictature,  dispose d’un mandat  de répression et   la sanction tombe sans droit de recours :  c’est l’IA (l’inspecteur d’académie)  qui la prononce, comme s’il exerçait la fonction de juge : il l’est en effet, car il est juge et parti.  Oui en France comme en 39-45, il suffit d’une lettre de dénonciation (un rapport d’inspecteur)  pour que le procès de citoyens soit fait. En 39-45 quiconque dénonçait un voisin, le faisait entrer dans la machine à suspecter. Aujourd’hui, la machine à suspecter est alimentée par des rapports d’inspecteurs de l’EN dont certains sont des perles de diffamation (j’en ai un exemplaire que je compte exposer sur un autre site) sans oublier  les ragots de village qui peuvent être rapportés par le maire: on est plus accusé d’appartenir à un groupe ethnique, objet de haine ou de mépris, ni d’appartenir à un mouvement politique jugé contraire aux intérêt de l’Etat bourgeois, on est simplement accusé de fabriquer des enfants qui n’ont pas été nourris au catéchisme éducatif de la république libérale française.   J’en ai la nausée rien que d’y penser ! L’EN dont je fus membre est bien une machine de guerre contre la famille.

Avant 2012, grâce à la circulaire de 1999 pondue par la Royale Gourdasse, la dénonciation portait sur le « caractère sectaire » des parents, sur leur dangerosité, car selon cette circulaire,  IEF était synonyme  « d’emprise sectaire ».  L’Etat français a cependant tenu a faire un effort pour apparaitre crédible et donner l’impression de fonctionner dans l’intérêt de l’enfant, avec un soupçon de reconnaissance des parents (ils ont depuis 2012, le droit de choisir la pédagogie) : depuis 1998, la discrimination et la pression exercée contre les familles  sentait  la dictature.  Peut-on parler d’un progrès ?  L’Etat français évolue, n’en doutons pas : aujourd’hui, il a mis en place un appareil réglementaire qu’on peut appeler Vigie-IEF, qui comme le canada dry,  présente tous les signes de l’honorabilité, mais sur le fond, c’est toujours la Stasi version française qui  va s’occuper des familles dissidentes envers l’action éducative de l’Etat. Et pourtant, je dis et je maintiens que l’Etat n’a aucun droit à éduquer nos enfants.  Son seul droit c’est de les instruire.

Désormais, il suffit que votre enfant  s’écarte de la norme des apprentissages  et des compétences  requises par la secte des pédagos et ipso facto, les parents  sont  sur le billot. C’est quand même mieux que d’être accusé d’appartenance sectaire :  la sanction est la même mais le motif est moins grossier, au lieu de passer pour un illuminé, vous passez pour un salaud  On ne parlera plus de « sectarisme familial  et d’emprise sectaire » mais simplement « d’emprise » et/ou « d’appartenance sectaire »  et je vous invente à mesurer toute la portée malfaisante de ce changement … et du  terme « emprise » qui a lui seul est aussi dangereux qu’un procès en sorcellerie.

L’emprise pour ceux qui ne le savent pas, c’est le fait de refuser à l’enfant l’autonomie que recommande la corporation  des pédagos, soutenue par la secte des psy (qui a sa part de gâteau  dans la réparation de l’échec scolaire).  L’autonomie est d’ailleurs une des sept « compétences »  inscrite au programme  du formatage scolaire, mélange de connaissances, d’aptitudes et de normes de comportements…  sept compétences qui font le pendant des sept péchés capitaux !   Refuser l’autonomie, c’est tout simplement refuser de scolariser, car depuis que la Royale Gourdasse  a produit la 1ère circulaire en 1999,  l’école se targue d’être une  institution « éducative » qui garantit l’autonomie des enfants et leur bonheur, comme chacun le constate depuis plusieurs décennies. Depuis les années 1980, depuis l’arrivée des pédagogistes et des réformateurs de la gauche caviar dans le système scolaire,  l’école ne garantit ni la Culture ni un niveau de connaissances élevé à 16 ans : elle ne garantit que la médiocrité scolaire et la séparation entre l’enfant et les parents. Si l’école ne fait pas le bonheur de l’enfant,  peu s’en faut, elle fait celui des pédagos,  car durant le temps scolaire, les parents sont mis au placard et les éducateurs s’en donnent à cœur joie… mais pour le reste, comme on dit dans les banlieues, Inch’Allah !  Disons-le  sans détour, la scolarité obligatoire, c’est la médiocrité obligatoire.

Pour ceux qui ne sauraient pas ce que signifie «  l’emprise scolaire », je les invite à regarder  un documentaire  (vidéo) paru ce mois  sur France 5 et qui s’intitule :  « l’école à bout de souffle », vous pourrez juger de la malfaisance de cette autre forme d’emprise dont l’école a le secret.

Aujourd’hui avoir une emprise sur son enfant, c’est tout simplement refuser de le remettre à Moloch, c’est-à-dire à l’Etat et à ses manipulateurs patentés, ceux qui veulent « éduquer » votre enfant comme le prévoit la loi de 1998 dans son article 1er…  (vous le trouverez dans la nouvelle circulaire avec le rappel de la priorité  accordée à l’enseignement en établissement).

Avec la nouvelle circulaire,  les parents vont donc baisser son froc  devant l’inquisiteur  qui, ne l’oublions pas, a le doigt sur la gâchette, car il peut sur un avis inscrit dans son rapport « alerter » (comme on dit chez les gardiens de l’ordre social) l’IA, le proc, les flics, les services sociaux  .  Certains parents en IEF baisse déjà leur froc avec zèle : ils ont acquis très vite ce geste qui permet la survie,   et  comme pendant la dernière guerre, il y a ceux qui collaborent et ceux qui font de la résistance.   Je me réjouis de penser que tous ces pleutres qui attendaient sans bouger des jours meilleurs, installés dans leur idéologie de la non-violence  et  prêchant sur internet  le  respect de l’enfant et la joie de l’IEF, sont désormais astreints à jouer aux pédago-flics avec leurs gosses. Evidemment, il en est qui comme dans la pièce de Boris Vian, « Les bâtisseurs d’empires », voient leur champ de liberté se rétrécir d’année en année, mais qui gardent l’œil sur le ciel et le voient bleu tous les jours.

Ce texte n’est qu’un préambule concernant la nouvelle circulaire que je vais examiner  plus en détail. Pour vous préparer à la suite de mon analyse,  je vous donne au début de cet article  le lien qui va vous permettre  de lire la circulaire dans son intégralité: sans l’ombre d’un doute, elle place l’IEF sous l’emprise de la secte Education Nationale  et de ses apparatchiks.

 Pour conclure, je cite le propos d’un enseignant qui lui aussi résiste à la pédagogie  de merde qu’on lui impose d’enseigner dans l’école : « Ma vocation emmerde les nouvelles pédagogies : elle achète des vieilles grammaires et fait de l’analyse logique. Ma vocation jette à la poubelle toute une partie de la littérature de jeunesse et fait lire Le Roman de Tristan et Iseut. Ma vocation étouffe en salle informatique ; elle dépérit lors des animations citoyennes. La voilà, ma vocation. Et ma vocation est comme une belle plante : plus on la couvre de fumier pédagogiste, plus elle croît. »

http://celeblog.over-blog.com/article-et-toi-t-as-la-vocation–42849246.html

Que dire de mieux en quelques mots !

A l’heure où sur France 5 est diffusé un documentaire dont le titre est réaliste : « L’école à bout de souffle », », et dans lequel des enseignants très conscients de la dérive actuelle de l’EN,  témoignent de l’absurdité de l’orientation du système scolaire français  emporté par une sorte de fièvre évaluative et par le démon de l’idéologie. Tandis que la base de la corporation des enseignants a la tête basse, confrontée à la médiocrité de ses résultats au regard d’autres systèmes scolaires,  la haute hiérarchie de l’EN pond des circulaires qui témoignent de l’incroyable suffisance dont cette caste fait preuve : de tous temps les hiérarchies conduisent les institutions à leur point d’incompétence,   aussi bien les généraux en 14-18, que ces pontifes autoproclamés de la Pédagogie,  dont le seul idéal est de mettre l’école hors de portée des parents pour  asseoir leur pouvoir de fonctionnaires et y développer les signes de la distinction que leur confère leur fonction: ceux là ne sont guère « à bout de souffle » .